Date : 10 juillet 2023Lavie de onze naufragés et des équipes humanitaires de SOS MEDITERRANEE et de la FICR a de nouveau été mise en danger vendredi après-midi, 7 juillet, lors d'une opération de sauvetage en mer. Les garde-côtes libyens ont tiré des coups de feu à proximité immédiate de l'équipe de sauvetage. Il s'agit du troisième incident de ce type cette année, dans un contexte d'insécurité croissante en Méditerranée. L'équipage du navire de sauvetage en mer Ocean Viking, géré par les organisations humanitaires SOS MEDITERRANEE et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a répondu à un signal Mayday émis par une petite embarcation en détresse dans les eaux internationales au large des côtes libyennes. Il s'agissait de la deuxième intervention de la journée après un premier sauvetage de 46 personnes, également dans les eaux internationales, dans la région libyenne de recherche et de sauvetage. Peu après l'évacuation de 11 naufragés sur les vedettes de sauvetage de l'Ocean Viking, un patrouilleur des garde-côtes libyens s'est approché à grande vitesse et l'équipage a commencé à tirer des coups de feu à proximité immédiate. Alors que l'équipe de sauvetage avec les naufragés, dont une femme et cinq enfants non accompagnés, tentait de regagner l'Ocean Viking, plusieurs coups de feu ont été tirés par les garde-côtes libyens à moins de 100 mètres de là. Bien que tous les naufragés et les membres d'équipage à bord de l'Ocean Viking aient pu se mettre à l'abri, ils sont encore sous le choc. Certains se sont blessés en raison des manœuvres dangereuses des garde-côtes. Giannis, chef du canot de sauvetage le plus proche du patrouilleur libyen, décrit le danger immédiat : "L'effet du sillage du patrouilleur libyen était si fort que je me suis blessé au dos. Pendant qu'ils nous tiraient dessus et nous poursuivaient, la sécurité des personnes secourues et de l'équipage était entre les mains d'un tireur armé". C'est la troisième fois depuis le début de l'année que l'équipage de l'Ocean Viking est confronté à un incident dangereux lors d'une opération de sauvetage. La FICR et SOS MEDITERRANEE appellent tous les gouvernements à veiller à ce que les travailleurs humanitaires puissent fournir une aide d'urgence en mer pour sauver des vies sans risquer la leur. En tant qu'organisation civile, nous nous concentrons sur le fait de sauver des vies. Nous essayons de combler le manque de capacités de sauvetage en Méditerranée, où les personnes sont exposées à des risques toujours plus grands. Parallèlement, le nombre de morts et de disparus à la frontière sud de l'Europe continue d'augmenter. "Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation sécuritaire en Méditerranée. Le nombre de personnes disparues en mer cette année est dévastateur, le terrible naufrage au large des côtes grecques en est un exemple récent. Parallèlement, les organisations humanitaires qui sauvent des personnes en mer craignent pour leur sécurité. Cette situation dangereuse peut conduire à ce que davantage de personnes perdent la vie, alors que tous ces décès en mer pourraient être évités", explique Maria Alcazar Castilla, directrice régionale adjointe pour l'Europe et l'Asie centrale à la FICR. Jusqu'à présent, l'année 2023 a été particulièrement meurtrière : depuis janvier, 1 728 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée pour chercher la sécurité et la paix en Europe. Il s'agit du nombre de décès le plus élevé depuis 2017 et, selon toute vraisemblance, le nombre de cas non déclarés est encore bien plus important. Pour éviter de nouveaux décès, les travailleurs humanitaires* doivent pouvoir sauver en toute sécurité les personnes en détresse en mer. Crédits Photo : Christian Gohdes / Sea-Watch.org Contact presse :Stefan Caprez : s.caprez@sosmediterranee.org