Une fillette de six ans dérive sur la Méditerranée et observe un étrange phénomène... Ce court-métrage poétique a été réalisé par dix étudiants de l'école numérique IIM à Paris. Colombe, Yann, Lucas et Jéromine racontent une expérience qui leur a « ouvert les yeux » et les a confortés dans leur désir de « sensibiliser le public à la situation des migrants* ».

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« L'histoire, l'image, la lumière, le son, l'animation... Les étudiants en master du département d'animation 3D à l'IIM ont travaillé pendant plus d'un an sur ce film, dans lequel ils se sont pleinement investis. Ils sont même allés jusqu'à trouver une comptine africaine que la petite fille chante pendant la traversée. Ils l'ont ensuite enregistrée eux-mêmes. »

Ekkarat Rodthong, directeur pédagogique à l'IIM, se dit impressionné par le talent et l'engagement avec lesquels ses étudiants racontent l'histoire des naufrages en Méditerranée. Et il n'est pas le seul : « Le Chant des Vagues » a été récompensé par une douzaine de prix depuis sa sortie à l'automne 2023.

« Nous espérons que ceux qui verront le film ne fermeront plus les yeux sur cette réalité. Si notre film suscite des discussions ou change les perceptions, alors il aura bien rempli son objectif. »  
— Yann Abraham, directeur artistique de « Le Chant des Vagues »

« Nous ne voulions pas seulement montrer que nous savions utiliser la 3D, mais aussi l'employer pour raconter une histoire significative. Le thème de la migration en Méditerranée s'est imposé naturellement parce qu'il résonnait vraiment en nous. On oublie trop vite les vraies vies derrière ces drames. Les discours politiques détournent l'attention de ce que les migrants vivent réellement. C'est un sujet qui concerne des gens comme nous, qui traversent l'enfer parce qu'ils espèrent une vie meilleure. Nous voulions leur donner une voix et rappeler que ces personnes pourraient aussi être nos prochains. Trop souvent, les gens préfèrent détourner le regard, par ignorance ou pour se protéger d'une réalité inconfortable. »

Pour la graphiste 3D Jéromine Mauche également, c'était bien plus qu'un simple projet étudiant.

« Cette expérience a fondamentalement changé ma vision de la tragédie en Méditerranée. En travaillant sur la caractérisation de chaque personnage, j'ai dû plonger dans la réalité complexe des pays que les gens fuient en traversant la Méditerranée. Cela m'a permis de mieux comprendre les défis, les souffrances et les espoirs des personnes qui entreprennent ces traversées dangereuses. J'ai réalisé l'ampleur des défis auxquels elles sont confrontées, et cela m'a amenée à réfléchir à mon propre rôle en tant qu'artiste. Je souhaite que le film serve à sensibiliser à la situation actuelle en Méditerranée, qui n'est pas seulement dramatique, mais qui nous interpelle tous en tant qu'êtres humains. Mon espoir est que le film suscite la réflexion et surtout l'action. »

Son collègue Lucas Cheymol, généraliste 3D, a observé dans ce projet une véritable dynamique d'équipe fondée sur des valeurs communes :

« Ce film nous a montré que nous sommes capables de mener à bien un projet qui nous a mis au défi artistiquement et techniquement, avec beaucoup de communication et de soutien mutuel au sein de l'équipe. C'est très satisfaisant lorsque nous voyons les retours des spectateurs et les récompenses. »

Colombe de Vallavieille, réalisatrice du court-métrage, avait surtout pour objectif :

« Mettre en lumière la résilience, le courage et l'humanité de ces personnes en offrant une représentation fidèle et respectueuse de leurs expériences. Il s'agissait de trouver le bon équilibre entre sensibilité et sensibilisation dans l'histoire et les images. Personnellement, j'ai le désir de continuer à raconter d'autres histoires à travers des films, notamment des films à impact social. Je ne suis pas une activiste au quotidien, mais j'ai le sentiment d'avoir trouvé ma voie pour m'exprimer à travers l'écriture de films. C'est l'une des belles vertus de l'art : toucher les gens sous un angle nouveau et inattendu. »

**Crédits vidéo :**

- **Yann Abraham** : Directeur artistique
- **Lucas Cheymol** : Généraliste 3D - Support technique
- **Arno Cousin** : Généraliste 3D
- **Valentin Deleigne** : Animateur
- **Colombe de Vallavieille** : Réalisatrice
- **Christian Ivan** : Responsable lumière et composition
- **Florian Julien** : Généraliste 3D
- **Camille Latruffe-Montmeylian** : Responsable de production – Responsable du son
- **Jéromine Mauche** : Artiste conceptuelle - Animatrice
- **Théo Mollot** : Superviseur CG